Cette année 2025 n'est définitivement pas une bonne année pour nos familles puisque nous voici de nouveau en deuil.
Cette fois, c'est Tatie Marie-France qui nous quitte et qui nous plonge à nouveau dans une grande tristesse.
Cette fois, c'est Tatie Marie-France qui nous quitte et qui nous plonge à nouveau dans une grande tristesse.
Souffrante depuis quelques mois, elle était devenue méconnaissable ces dernières semaines et c'est donc une image de Tatie Marie-France telle qu'on l'a connue que nous gardons en mémoire pour toujours.
Pour ma sœur Elodie et pour moi, tu étais notre Tatie Marie-France même si en réalité, tu étais notre grand-tante. Tu es en effet la sœur de ma Grand-Mère et donc la Tante de ma Maman. Ayons d'ailleurs une pensée pour ta sœur Claudette et ton frère François qui nous ont quitté eux également. Nous pensons aujourd'hui à Tatie Jacqueline qui doit avoir une très grande peine de te voir partir.
Car oui, Tatie tu nous laisses dans une grande tristesse même si l'on sait qu'il est sans doute mieux que tes souffrances prennent fin.
Maman doit se souvenir de tous ces moments qu'elle a passé avec toi à Villard-Noir et ailleurs et je l'entends encore nous raconter comment tu continuais à lire alors que la lumière était coupée. Et oui, Tatie, comme tu aimais à le dire, tu étais miraud. On dit, nous, aveugle même si le terme employé est dorénavant non-voyant. Le résultat est le même.
Tu ne voyais pas mais cela ne t'a pas empêchée de vivre. Tu as rencontré l'amour auprès de Guy dont tu nous parlais souvent. Il était parti trop vite et j'étais trop jeune pour en garder suffisamment de souvenirs. Il reste dans notre cercle familial sur les photos de l'époque où vous étiez ensemble.
Ta cécité ne t'a jamais freinée dans ta volonté de t'instruire en apprenant le braille qui te permettait de lire et en l'apprenant aux autres, ni elle ne t'a empêchée de travailler et de garder des liens avec tes anciennes et anciens collègues de bureau. Partie à la retraite, tu es restée très active dans tes associations et surtout tu aimais beaucoup voyager. Souvent, on parlait des voyages que l'on faisait car tu y étais toi-même allée dans tous ces coins de France ou de l'étranger que nous avons partagés.
Depuis quelques années, nous avions un rituel pour ton pèlerinage annuel à Lourdes. Frédéric et moi allions te récupérer à la Gare de la Part-Dieu pour venir dormir à la maison la veille de ton départ en autocar et le soir de ton retour. Nous gardons d'ailleurs en mémoire de tes séjours chez nous d'excellents souvenirs. On faisait parfois le taxi pour d'autres non-voyants. On se souvient combien tu étais contente d'être montée en métro avec nous même si on a galéré pour tes déplacements car effectivement, il y a encore du boulot pour intégrer les personnes en situation de handicap dans notre société et plus particulièrement dans les transports. Tu as beaucoup aimé lorsqu'un dimanche matin, nous sommes allés faire les courses au supermarché. Tu avais été étonnée lorsque tu as caressé pour la première fois notre tortue. Nous avions beaucoup ri au restaurant dans le Vieux-Lyon.
Avec Papa, vous rigoliez souvent des bêtises qu'il pouvait dire lorsque tu venais chez les parents avec ces moments passés avec Elodie et Maël où que nous te retrouvions tous chez toi ou à Villard-Noir.
Tu adorais la musique et la chanson. Tu chantais souvent et plus particulièrement à l'occasion de nos anniversaires. Tu n'en manquais aucun et lorsque nous ne pouvions pas répondre à ton appel, tu laissais toujours un petit message plein d'humour. Nous en avons sans doute conservé quelques uns tellement ils étaient drôles.
Tu parlais aussi énormément, Tatie tu étais une vraie bavarde. On passait de longues heures à discuter de tout et de rien en écoutant ta voix inimitable, ton timbre de voix reconnaissable entre mille et tes expressions propres à toi que tu aimais à ponctuer dans tes phrases. Les appels réguliers que l'on entretenait pouvait parfois durer et surtout tu oubliais sans doute que lors de tes appels, j'était au travail.
Une particularité due à ton handicap, c'était que tu avais une mémoire incroyable qui nous épatait.
Pour te dépanner dans ton quotidien télévisuel, nous avions été obligés de faire une photo de ta télécommande pour t'aider à distance à naviguer sur ta télévision quand tu avais appuyé par erreur sur une touche. Tu nous appelais également et nous allions te voir aussi chez toi pour t'aider avec ton ordinateur. Car oui, tu ne reculais devant rien et tu avais décidé de rester à la pointe de la technologie pour communiquer par mail et pour aller sur Internet. Tu utilisais une reconnaissance vocale pour t'aider à t'en servir et tu te débrouillais plutôt bien. La dernière chose que tu aurais aimé tenter, c'est de monter sur la trottinette électrique de Frédéric. Sagement, tu n'as fait que la toucher pour te rendre compte de ce qu'était ce véhicule inédit pour toi.
Tu avais quitté ton grand appartement avec cette vue incroyable il y a quelques temps, pour rejoindre Tatie Jacqueline dans un appart en commun.
Tatie, il nous faut maintenant apprendre à vivre sans toi, sans tous ces petits et grands moments que nous avons passé ensemble et surtout sans tes appels téléphoniques. Ca va faire bizarre d'avoir ta photo dans mon répertoire téléphonique classée à Tatie Marie-France et de ne plus la voir apparaître. Il faut nous dire que la vie est ainsi et qu'il va falloir continuer dans cette joie qui t'animait pour profiter de chaque seconde, chaque moment, chaque émotion, chaque occasion, chaque discussion qu'il nous est permis de vivre avec tous ceux qui restent autour de nous, avec nos familles, nos amis. Il ne faut rater aucun moment et ne plus repousser à demain des visites qui ne se feraient plus.
Bien sûr, si nous pensons à tous nos vivants, nous n'oublions aucun de nos proches qui s'en sont allés car ils restent pour toujours dans nos têtes et surtout dans nos cœurs avec tous nos souvenirs.
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